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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 08:00

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Essai comparatif entre McLaren 12C, Porsche 911 Turbo S (991), Nissan GT-R.

Moteur/Boîte : 1:12C / 2:Turbo / 3:GT-R

Porsche a toujours eu une approche sage et raisonnée de l’évolution de l’espèce. La Turbo S gagne seulement 30 ch par rapport à sa devancière. Le flat six biturbo est reconduit sans évolution majeure, hormis un overboost qui augmente la pression de 0,15 bar pendant vingt secondes maxi et fait grimper le couple à 76,5 mkg ! Pas la peine d’en rajouter, c’est déjà beaucoup plus que la 12C (61,2) et la GT-R (64,4) à un régime d’obtention nettement inférieur. Voilà d’où la 911 tire sa souplesse incomparable. Avec un tel couple, Porsche s’est permis l’adoption d’un étagement de boîte très long qui passe inaperçu au quotidien mais pénalise quelque peu la conduite sportive sur circuit. Imposée, la PDK à double embrayage affiche une réactivité remarquable et se manie à merveille au tempérament de la mécanique. Le V8 McLaren affiche la même cylindrée et autant de turbos, mais possède un caractère autrement plus démonstratif. Il y a la musique, plus forte et enivrante, et surtout la faculté de ce bloc à prendre 8500 tours, régime exceptionnel pour un huit cylindres suralimenté. La poussée de la 12C semble infinie, totalement addictive. La boîte à double embrayage, bien étagée, est un modèle du genre. A la noblesse anglaise, Nissan oppose la bestialité d’un V6 biturbo explosif à souhait mais pas mélodieux pour deux sous.

Performances : 1:12C / 2:Turbo / 3:GT-R

Circuit de Lurcy-Lévis. Les trois voitures se placent côte à côte en bout de ligne droite. Launch control activé, régime stabilisé, gaz ! La Turbo S bondit comme Usain Bolt de ses starting-blocks, le nez en l’air avec tout le poids sur les roues arrière pour une motricité optimale. Elle pèse 250 kg de plus que la McLaren, mais sa transmission intégrale lui permet de partir devant. Le 0 à 100 km/h est expédié en 3’’1, le temps annoncé par Porsche. La GT-R 2013 et la 12C font jeu égal en 3’’3. On est loin des 2’’7 annoncées par Nissan, mais cela reste phénoménal pour une auto affichant 300 kg de plus et 75 ch de moins que la McLaren. Une fois en action, la fusée britannique fait parler la poudre, rattrape son retard et met moins de 400 m pour passer la Turbo avant d’aller claquer un temps surréaliste au 1000 m : 19’’6. Le deuxième meilleur temps que nous ayons enregistré, à deux petits dixièmes de l’Aventador. La 911 passe sous la barre symbolique des vingt secondes et améliore ainsi de 5 dixièmes le temps déjà exceptionnel de l’ancienne Turbo S. /…/

Sur la route : 1:12C / 2:Turbo / 3:GT-R

La 911 Turbo fait depuis longtemps figure de modèle de polyvalence pour les gros rouleurs adeptes de la téléportation. La génération 991 ne fait que renforcer cette réputation avec un confort, une stabilité, une agilité et une facilité de conduite tout temps en net progrès. Le comportement sur le mouillé, notamment, est sidérant. La Turbo privilégie toujours un certain moelleux de suspension, mais les mouvements de caisse parasites caractéristiques de l’ancien modèle ont été en grande partie gommés. L’auto parvient à être ultra prévenante tout en offrant l’une des conduites les plus décontractes de la catégorie. Tout l’inverse de la GT-R, aussi excitée qu’un bulldog enfermé dans une pièce avec une portée de chatons. La suspension reste ultra ferme, quelle que soit la loi d’amortissement sélectionnée, et la direction tranche dans le vif. Ajoutez à cela des semi-slicks qui lisent la route et des bourrasques de couple à mi-régime, et vous obtenez un monstre aussi démonstratif qu’efficace. Démonstratif ne veut pas nécessairement dire amusant. La Turbo est peut-être d’un abord plus docile mais se montre plus gratifiante à piloter sur une petite route de campagne. McLaren met tout le monde d’accord en offrant le meilleur des deux mondes : un tempérament de feu, une précision diabolique, et une vivacité extrême doublée d’un confort de suspension et d’une finesse hors du commun. Le plus incroyable reste la motricité de la 12C sur route mouillée et bosselée.

Sur la piste : 1:12C / 2:Turbo / 3:GT-R

/…/ La GT-R et la Turbo S jouent dans la même cour, la 12C boxe dans une autre catégorie. Le châssis est une pure merveille, à l’instar des freins et de la direction. Le chrono parle de lui-même : 1’19’’51. La McLaren frôle le record de la ZR1 et colle sept dixièmes à la 458 Italia.

Conclusion

McLaren 12C               19/20

Porsche 911 Turbo S   18/20

Nissan GT-R                 18/20

La Turbo S fait mieux que remplir son contrat. Non seulement elle garde intact le tempérament de grande voyageuse qui a fait sa réputation, mais elle s’offre des talents inédits de pistarde. La 12C demeure à nos yeux plus passionnante à piloter, plus sensationnelle, en un mot plus sportive, tout en offrant elle aussi une polyvalence hors du commun. Enfin la Nissan propose toujours, et de loin, le meilleur rapport prix/performances du segment, mais ne dégage pas, loin s’en faut, la même aura que ses deux merveilleuses rivales.

Nicolas Gourdol

Plus          Châssis fabuleux / Performances irréelles / Amortissement idéal

Moins        Faux autobloquant

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